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lundi 4 avril 2016

Réponse aux billets 1, 2, 3 par swissuniversities

"Les années 2016-2017 dessineront les contours d’une politique suisse d’accès à l’information scientifique et de visibilité des publications scientifiques"


Entretien : M. Axel Marion, Vufllens-la-Ville, le 11 mars 2016


Qui êtes-vous M. Axel Marion et quelle est votre activité au sein de swissuniversities?

Je suis responsable du domaine politique des hautes écoles de swissuniversities, au sein de son secrétariat général. Avec mon équipe de 6 collaborateurs, nous travaillons entre autres sur le secteur Qualité et Accréditation et le Développement des Infrastructures, qui comprennent respectivement les projets CUS-P3 Performances de la recherche en sciences humaines et CUS-P2 Information scientifique : accès, traitement, sauvegarde. Je fais partie aussi du Conseil de Fondation de Switch et de son comité.

Pourquoi avoir proposé de me rencontrer après la publication des questions citoyennes formulées dans le blog Publication Scientifique ?

Parce-que swissuniversities a été directement interpellée, et parce-que je voulais souligner qu’elle prend au sérieux les remarques et questionnements énoncés dans ces billets. Il m’importait aussi de formuler un message: swissuniversities a la volonté de mettre en œuvre une stratégie nationale de l’information scientifique basée sur des échanges et des collaborations. Swissuniversities est capable d’écouter les critiques ou opinions divergentes. En revanche, l’analyse des pratiques des négociations des licences nationales par le Consortium des Bibliothèques dans les années 2010 à 2015 ou la conduite des projets CUS-P2 nécessitent un certain devoir de réserve. C’est pourquoi je ne peux répondre dans le détail aux questions énoncées dans les billets.

Pourriez-vous parler de la place de l’Open Access à swissuniversities ?

Très récemment, un groupe de travail Open Access a été constitué à la demande du Secrétariat d’Etat à la Formation, à la Recherche et à l'Innovation (SEFRI). Les noms des membres du groupe de travail seront bientôt publiés (entre-temps, la liste a été publiée). Pour le mois de juin 2016, ce groupe de travail initial est chargé d’élaborer une feuille de route, basée sur une articulation entre les acteurs IT, bailleurs de fonds de recherche, institutions, et bibliothèques, en vue de l’adoption d’une stratégie nationale. Le groupe perdurera certainement jusqu’à fin 2016 et plus, mais pas nécessairement dans sa composition initiale. Par exemple, la récente nomination de M. Vetterli à la présidence de l’EPFL est intéressante. Ses actions pour l’Open Access au Fond National Suisse (FNS) sont connues. En temps voulu, nous serions très heureux de pouvoir utiliser ses connaissances du dossier, au sein de swissuniversities, hors ou dans le groupe de travail Open Access. La composition du groupe de travail Open Access n’est donc pas figée pour des années, et accueillera différentes personnes, selon leurs disponibilités, motivations, et équilibres institutionnels.

Pourriez-vous parler d’autres mesures envisagées par swissuniversities pour structurer l’accès à l’information scientifique et la visibilité des publications?

Pour le moment, nous en sommes aux réflexions d’échanges et de collaborations. Nous ne sommes pas encore dans l’application de décisions. Par exemple, nous travaillons à la création d’un réseau IT, espace d’échanges entre les différents responsables IT des hautes écoles suisses, afin de dégager et de définir des besoins communs en terme d’infrastructures informatiques. Dans le même ordre d’idée, nous envisageons la création d’un réseau Bibliothèques sur le même modèle que le réseau IT. Mais dans ce cas, des questions d’articulation avec la Commission de Bibliothèques Universitaires existante (CBU) se posent.

Les billets de blog appellent à une prise en compte par CUS-P2 d’une vision intégrative des projets au service d’une stratégie nationale à l’information scientifique. Que répondez-vous à cela ?

Je le répète : la stratégie nationale politique de l’accès, sauvegarde, traitement et valorisation de l’information scientifique  doit être pleinement mise en œuvre. C’est précisément ce qui doit être entrepris, et c’est pourquoi je pense qu’il est important tout d’abord de créer des espaces d’échanges. Par ailleurs, nous réfléchissons à des aménagements dans le  pilotage stratégique des projets CUS-P2 2017-2020. Parmi les réflexions possibles, une meilleure prise en compte des trajectoires de carrière des chercheurs, et de leurs besoins.

Je ne puis m’empêcher de vous faire remarquer que le chercheur biomédical en Suisse est par exemple utilisateur des outils Pubmed et PubmedCentral (PMC). Il ignore que ce sont bien les mesures successives d’encouragement, puis règlementation, et enfin rétorsions par l’agence américaine de financement National Institutes of Health (NIH) qui lui permettent aujourd’hui un accès facilité aux textes intégraux biomédicaux (Green et Gold Open Access). Autrement dit, ce n’est pas l’identification des besoins des chercheurs qui a permis la construction de ces deux outils en libre accès, mais bien les mesures politiques d’un bailleur de fonds de recherche qui ont mené à ce succès.

Finalement, que répondez-vous à l’idée d’un débat entre M. Ball, actuel directeur de la bibliothèque de l’ETHZ, et M. Vetterli futur président de l’EPFL, sur leur vision de l’Open Access en Suisse?

Il est trop tôt pour lancer un tel débat. Je vois tout d’abord une table ronde avec d’autres acteurs de réflexion par exemple durant ScienceComm’16 en septembre. Dans une journée Open Access, entre octobre et décembre 2016, si les protagonistes cités sont intéressés et disponibles, un débat ou table ronde est envisageable. Mais afin de construire un véritable dialogue, l’envoi des questions à l’avance et une modération du débat doivent être envisagés. Pour un échange fertile d’arguments !

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